Il fait 38°C à l’ombre, la route colle aux pneus et les bras au volant. Premier réflexe : on allume la clim. Deuxième réflexe : on râle. Trop chaud, trop sec, trop bruyant. Bienvenue en France, où l’été déclenche les plaintes avec la même régularité qu’un moteur diesel lancé sur l’A7.

Les voitures deviennent des cocottes-minute émotionnelles. À l’intérieur, on se dispute pour un degré de plus ou de moins. « Mets moins fort, j’ai froid aux pieds ! » – « Mais j’étouffe, là ! » Le compromis n’existe pas, surtout quand la banquette arrière est occupée par des enfants qui fondent comme des glaces au chocolat.
Le pire ? Ce sont les trajets à plusieurs, clim mal répartie, musique qui agace, odeurs de crème solaire qui virent au vieux fromage, et embouteillages qui transforment chaque rond-point en sauna collectif.

Et pourtant… si demain il pleuvait, que le thermomètre chutait à 21°C avec un ciel gris à Paris et un crachin breton à Marseille, on râlerait pareil. « C’est ça, l’été ? On est en juin ou en novembre ? » La météo n’a jamais eu la cote dans notre pays. Trop extrême ou trop molle, elle a toujours tort. Et c’est bien là que réside notre petit génie national : râler, quoi qu’il arrive, mais avec panache.

C’est peut-être ça, finalement, l’identité française : vivre sous la clim, mais rester chaud du verbe. S’indigner parce qu’il fait trop chaud, puis protester contre les restrictions d’eau. Avoir une conscience écologique, mais refuser de couper la clim quand on attend dans la voiture, moteur allumé. Et rêver d’un été parfait… sans jamais vraiment savoir à quoi ça ressemblerait.

Alors oui, on va continuer à râler, à transpirer, à chercher une place à l’ombre, et à se plaindre qu’il n’y en a pas. Mais au fond, on adore ça. Parce que l’été, sans coups de gueule à la française, ce ne serait pas vraiment l’été.

Nota Bene :

Même à 38°C, le Français conserve un super pouvoir : râler avec constance, clim ou pas clim. Un peu comme une grenouille qui grogne dans sa casserole.

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