Micro-entrepreneurs : quand l’État préfère s’acharner sur les petits
Encore un mois de juin où les auto-entrepreneurs respirent mal. La réforme de la TVA ? Suspendue. Abrogée par l’Assemblée ? Certes. Mais toujours pas enterrée. Et pendant ce temps, les “gros” continuent de planquer leurs profits bien au chaud dans des paradis tout ce qu’il y a de plus fiscaux.
C’est un peu comme si nos politiques avaient décidé de faire la guerre aux moineaux, pendant que les vautours tournent au-dessus des grandes multinationales. La réforme TVA, c’était censé “simplifier” — en réalité, c’était un pas de plus vers la complexification pour des indépendants déjà noyés dans les seuils, les plafonds, les régimes spéciaux et les changements permanents. Chaque année, une usine à gaz. Et chaque année, les mêmes cibles : les plus petits.
Car soyons honnêtes : combien l’État espère-t-il récupérer sur un micro qui dépasse son seuil de 2 000 euros ? Et combien perd-il pendant ce temps à cause des optimisations d’Amazon, de Total ou de McDo ? Spoiler : ce sont des centaines de milliards d’euros qui échappent à l’impôt grâce à des montages aussi légaux qu’immoraux.
Mais là, bizarrement, on ne légifère pas en urgence. Pas de barème de TVA à recalculer pour ceux-là. Pas de contrôle inopiné pour savoir si un entrepôt fiscalement irlandais est “vraiment” basé à Dublin. Non. Là, on discute, on réfléchit, on reporte.
Et le micro, lui ? Il remplit ses cases. Il paie. Il se tait.
Alors, oui, on peut se réjouir que l’Assemblée ait voté l’abrogation de cette réforme. Mais on ne s’enlève pas l’idée que, dans ce pays, l’énergie publique est souvent mieux employée à pressuriser les petits qu’à freiner les très gros. Comme un radar bien réglé… mais qui ne flashe que les vélos.
Nota Bene :
Il faut parfois moins de 30 lignes pour résumer l’état d’un système. En fiscalité comme en mécanique, ce sont toujours les petites pièces qu’on remplace d’abord — même quand c’est le moteur qui déconne.
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