Il ne viendra pas à Nice. Pas un pied sur la Promenade des Anglais, pas un mot en visio. Pendant que les représentants du monde entier se réunissent pour la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan, Donald Trump, lui, creuse ailleurs. Littéralement. En douce, à des milliers de kilomètres, il a signé un décret qui relance l’exploitation minière en eaux profondes. Le fond de l’histoire, c’est qu’il préfère les métaux aux mots.

D’un côté, donc, l’ONU débat de l’avenir des océans. On parle biodiversité, pollution plastique, montée des eaux. On fait des promesses, on lance des appels. De l’autre, le président américain déroule le tapis rouge aux entreprises minières pour aller gratter du cobalt et du nickel à des kilomètres sous la surface, dans des zones encore à peu près intactes. Deux salles, deux ambiances. Deux visions de l’avenir.

Ce qu’on appelle “exploitation des fonds marins”, c’est l’idée qu’on pourrait aller ramasser des nodules polymétalliques au large, à 4000 ou 5000 mètres de profondeur. C’est techniquement faisable, potentiellement rentable, mais écologiquement… disons, flippant. La faune y est encore largement inconnue, les conséquences à long terme complètement floues. Bref, c’est comme jouer à la roulette russe avec un pistolet plein.

Pourquoi maintenant ? Peut-être parce que Trump adore faire l’inverse des conventions internationales. Peut-être parce qu’il y voit un moyen de raviver l’image d’une Amérique “indépendante en ressources”. Ou peut-être parce que, dans sa tête, le fond de l’océan, c’est juste un grand coffre au trésor. Et tant pis si on bousille quelques espèces qu’on n’a même pas encore découvertes.

Nice débat, oui. Mais pendant que certains palabrent, d’autres passent à l’acte. On applaudit les discours, et on oublie de regarder ce qui se trame sous la surface. L’océan, ce n’est pas qu’une surface bleue et paisible. C’est un monde entier, riche, fragile, et maintenant… convoité.

Et si, au fond, ce n’était pas l’eau qui montait, mais notre hypocrisie qui débordait ?

Nota Bene :

Quand le monde parle d’écume, Trump s’occupe du gravier. Une image qui claque comme une détonation dans une bibliothèque , non ? Il n’est pas venu à Nice, mais il a su y mettre les pieds dans le plat… à distance.

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