Il faut parfois savoir reconnaître les petits miracles du destin. Et celui-là mérite d’être savouré : la démission express du gouvernement Lecornu, quatorze heures après sa nomination, nous a au moins évité une absurdité nationale, Bruno Le Maire ministre des Armées. Rien que d’écrire ces mots, on a l’impression d’être dans une mauvaise blague.

Souvenons-nous : Bruno Le Maire, c’est ce ministre des Finances resté sept ans en poste, qui a réussi l’exploit de creuser le déficit de près de 1 000 milliards d’euros. Un record historique. Pourtant, il s’en félicitait encore récemment, expliquant avec un sérieux confondant qu’il avait été “le meilleur ministre des Finances depuis longtemps”. Quand on voit l’état des comptes publics, on se dit que si c’est ça le meilleur, on n’a vraiment pas envie de connaître le pire.

Mais le plus savoureux, c’est de se rappeler qu’avant de manier la calculette, Bruno Le Maire a été ministre de l’Agriculture. Et qu’il s’y est illustré par un moment d’anthologie : incapable d’expliquer ce qu’est un hectare. Oui, un hectare. L’unité de base de tout le secteur agricole : les rendements, les subventions, les surfaces cultivées… tout se calcule à l’hectare. Et pourtant, notre futur “stratège militaire” n’en avait jamais entendu parler.

Admettons que sa culture générale soit limitée, mais que des mois plus tard, après avoir vu, entendu, lu ce mot partout, il n’ait toujours pas eu la curiosité de vérifier sa définition… c’est à pleurer. L’homme qui ne savait pas ce qu’était un hectare quand il était ministre de l’agriculture, allait donc, par la magie d’une nomination présidentielle, devenir ministre des Armées, que de nouveaux mots à intégrer. On imagine déjà le désastre .

Alors oui, pour une fois, on peut dire merci à la pagaille politique. Cette démission express aura au moins servi à quelque chose : nous éviter le pire. Et prouver qu’en politique, même le chaos peut parfois avoir du bon.

Nota Bene

Bruno Le Maire ministre des Armées : un cauchemar évité de justesse. Comme quoi, même dans la débâcle, le destin garde parfois un peu d’humour.

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