Le 2 mai, on s’amusait dans un billet à imaginer un scénario un peu fou : Trump 2028, et si la Constitution s’inclinait ? Une provocation à peine masquée, évidemment, mais aussi une manière de souligner que certaines idées, même impensables hier, deviennent aujourd’hui de simples hypothèses de discussion.
Et voilà que trois jours plus tard, Donald Trump, en pleine interview, lâche sans sourciller qu’il ne sait pas s’il “respectera la Constitution”. Pas une blague, pas une gaffe, mais une déclaration calculée, bien dans son style : tester les limites, observer les réactions, et faire un pas de plus dans la zone grise.
Alors, simple coïncidence ou vraie lecture de Culture Auto entre deux parties de golf ? On n’en saura rien. Mais l’idée que notre billet ait atterri sur l’écran de Trump a quelque chose de jouissif. Et quelque chose d’effrayant aussi.
Car ce qui frappe, ce n’est pas seulement ce qu’il dit, mais la banalité avec laquelle c’est reçu. Un ancien président, suggère qu’il pourrait contourner la loi fondamentale du pays, et tout le monde lève à peine un sourcil. À force de vivre dans le spectacle permanent, la frontière entre provoc et projet réel s’efface.
On en viendrait presque à regretter le temps où les billets d’humeur servaient à dénoncer des hausses de carburant ou des panneaux 80 km/h mal placés. Aujourd’hui, il faut rappeler qu’un président n’est pas censé se poser la question de respecter ou non la Constitution. C’est un point de départ, pas une variable d’ajustement.
Alors oui, on peut rire. C’est même salutaire. Mais en gardant à l’esprit que l’humour n’est pas là pour cacher l’indignation, mais pour mieux la formuler. Surtout quand ce qui paraissait impossible devient presque plausible… en trois jours.

Nota Bene

Trump qui hésite à respecter la Constitution ? C’est comme un pilote qui remettrait en cause l’utilité du volant. Spectaculaire au départ… mais ça finit rarement bien.

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