LFI, l’humanité en option ?
Il y a des moments où l’on se pince pour être sûr d’avoir bien entendu. Cette semaine, à l’Assemblée nationale, un député de La France Insoumise, Frédéric Mathieu, a attaqué Éric Ciotti en évoquant… sa mère. Non, vous ne rêvez pas. Selon lui, elle aurait coûté plus de 500 000 euros à la collectivité en soins hospitaliers. Sauf que la dame en question est tétraplégique et sous respirateur artificiel depuis 18 ans.
Et là, un froid. Pas celui de la clim’ dans l’hémicycle : un vrai, un glacial. Celui qui tombe quand un débat quitte la politique pour devenir inhumain. Comment en est-on arrivé là ? Comment peut-on, au nom d’un combat idéologique, instrumentaliser la souffrance d’une mère dépendante pour attaquer son fils, aussi peu estimable soit-il ?
Je n’ai aucune sympathie pour Éric Ciotti, vraiment aucune. Mais ce genre de tir à la nuque n’est pas un dérapage. C’est une stratégie. Chez LFI, on ne lâche rien, sauf peut-être la décence. Et surtout, on ne parle jamais sans l’aval du chef. Vous savez, celui qui se fâche tout rouge quand on le compare à Goebbels, mais qui laisse ses troupes tirer au mortier sur la dignité humaine.
Alors la question se pose : pourquoi Mélenchon laisse-t-il faire ça ? Par calcul ? Pour exister médiatiquement dans le chaos ? Ou pour faire peur, montrer les dents, tester les limites de l’acceptable ? Si c’est une tactique, elle est crade. Et si ce n’en est pas une, c’est encore pire.
On peut critiquer les choix économiques, démonter un discours politique, mettre un leader face à ses contradictions. Mais pointer du doigt une vieille dame grabataire pour prouver que son fils est hypocrite, c’est franchir une ligne. Non, ce n’est pas « l’humanité d’abord ». C’est l’inhumanité assumée.
Franchement, si on commence à faire les comptes de chaque malade, de chaque aidant, de chaque dépendant, qu’est-ce qu’il restera ? Une société qui trie entre les vies rentables et les autres ? On croyait avoir laissé ça aux technocrates cyniques. Mais non. Voilà qu’en plus, ça devient un argument politique chez ceux qui se disent progressistes.
Ce n’est plus de la politique. C’est du néant en costume.
Nota Bene :
Quand le débat démocratique se fait sur le dos d’une mère malade, ce n’est plus un débat. C’est un naufrage moral. Et chacun à bord devient complice du silence.
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