Montage visuel de Staline et Goebbels côte à côte, stylisé en noir et blanc, avec un effet d’ombre sur Goebbels pour évoquer une comparaison historique indirecte.

Mélenchon : Petit Staline est fâché

Jean-Luc Mélenchon est fâché. Très fâché. Il vient d’annoncer qu’il porte plainte contre Alain Jakubowicz, ancien président de la Licra, qui l’a comparé – toutes proportions gardées – à Joseph Goebbels, le sinistre ministre de la propagande nazie.

C’est grave, dit-il. C’est infâme. C’est intolérable.
Et on pourrait presque être d’accord… si on n’avait pas en mémoire les innombrables fois où Mélenchon a été comparé à Staline — sans jamais que cela ne déclenche la moindre plainte, ni même une réaction.

Alors quoi ? Goebbels, c’est non, mais Staline, ça passe ? Les deux sont pourtant logés à la même enseigne de l’horreur totalitaire : l’un faisait parler la radio, l’autre faisait taire les opposants. Mais c’est peut-être une question de marketing : le nom de Goebbels fait mal aux oreilles, Staline a pour lui l’excuse d’avoir été de gauche.

Ou alors c’est une stratégie. Car porter plainte contre un vieux militant antiraciste, ça permet aussi de se poser en victime. En “insoumis” harcelé par l’élite médiatique.
Comme toujours, l’indignation est sélective : elle monte vite quand elle peut être mise en scène. Et peu importe que les “proportions soient gardées”, comme l’a précisé Jakubowicz : on saute à pieds joints dans le scandale, on tacle BFM, on dénonce les meutes.

Ce qui est amusant, c’est que Mélenchon n’a jamais démenti cultiver un leadership fort, vertical, centralisé. Le chef qu’on ne contredit pas, le tribun qu’on applaudit en cadence. Il est l’alpha d’un mouvement qui se méfie des débats internes, qui préfère la loyauté aux nuances. Bref, s’il n’est pas Staline, il fait tout pour lui ressembler en posture.

Alors quand on s’indigne d’une comparaison avec Goebbels, il faudrait peut-être commencer par balayer devant sa propre moustache. Et se demander ce qu’on projette quand on exige le silence des journalistes, la soumission des troupes, et la haine du pluralisme.

La démocratie, ce n’est pas seulement éviter les mots qui fâchent. C’est aussi accepter qu’on vous dise ce qu’on pense — même si c’est maladroit, même si c’est excessif, même si ça fait mal.

Nota Bene

Staline et Goebbels ne sont pas des insultes : ce sont des miroirs déformants. Si vous vous y reconnaissez, ce n’est peut-être pas le reflet le problème.

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