180 mm au Lavandou : mais que leur faut-il pour s’inquiéter ?
Hier, il est tombé plus de 180 mm d’eau en quelques heures au Lavandou. L’équivalent de plusieurs semaines de pluie. Résultat : inondations, glissements de terrain, rues transformées en torrents, et déjà plusieurs morts ou disparus. Un drame, malheureusement trop banal ces dernières années. Et presque prévisible.
Car le plus effrayant, c’est peut-être que personne ne semble surpris. Pas les habitants, pas les autorités, et encore moins les médias. Une “alerte météo”, une de plus, est passée comme une lettre à la poste. On nous en met trois par semaine : vent, pluie, canicule, froid, tout y passe. Et à force de tout alerter… plus personne n’alerte vraiment.
Le mois dernier, on écrivait ici que l’abus d’alertes météo finissait par tuer l’attention. On n’imaginait pas que ce serait confirmé aussi vite. Mais au-delà du signalement, une question dérange : pourquoi ces événements sont-ils si violents, si fréquents, si soudains, comparés à il y a trente ou quarante ans ?
Oui, on a trop bétonné. Oui, les sols ne retiennent plus l’eau. Oui, les constructions en zone inondable sont une aberration. Mais cela n’explique pas tout. Car les chiffres sont là : il pleut plus fort, plus vite, plus souvent. Et pas au hasard. Ce sont des pluies diluviennes, localisées, brutales. Une typologie qui colle étrangement aux scénarios annoncés depuis trente ans par les climatologues.
Alors on peut continuer à se boucher les oreilles. Dire que “des inondations, il y en a toujours eu”. C’est vrai. Mais aussi souvent ? Aussi violentes ? En France ? En mai ? Et dans des lieux comme Fréjus ou Draguignan, qui étaient encore considérés comme des havres climatiques il y a vingt ans ?
Les climatosceptiques regardent-ils les images ? Pensent-ils que tout cela n’est qu’une coïncidence météorologique ? Ou croient-ils vraiment que 180 mm de flotte en une après-midi, ce n’est rien d’autre que “le bon vieux temps” ?
Nota Bene :
Le changement climatique ne fait pas de bruit quand il arrive. Il s’infiltre dans nos habitudes, jusqu’à ce que l’anormal devienne ordinaire. Une inondation ? Une de plus.
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