Ralentisseurs en France : quand la loi s’arrête au dos-d’âne
Il y a des jours où la route ressemble plus à un parcours du combattant qu’à une promenade, merci les ralentisseurs français ! Entre deux ronds-points et un panneau “Zone 30”, le dos-d’âne est devenu le nouveau toc routier national. Plus de 400 000 ralentisseurs recensés, dont… 95 % ne respectent pas la réglementation officielle. Pourtant, on ne parle pas d’une norme obscure, tout est écrit noir sur blanc depuis 1994, hauteurs, pentes, emplacements, tout. Mais voilà, ici, la loi n’est pas la même pour tous, essayez, vous, de ne pas respecter les normes de votre maison, et on vous tombe dessus. Pour les communes, c’est open bar, on pose du béton, ça secoue, tant pis pour les dessous de voiture, les motards et les cyclistes.
Et quand des associations de conducteurs, preuves et huissiers à l’appui, montent au créneau, le Conseil d’État tranche… et valide le grand n’importe quoi. Résultat : 400 000 ralentisseurs qui bousillent les voitures basses, surprennent les deux-roues et provoquent des accidents, mais tout est “conforme” selon la justice. À quoi bon payer des armées de fonctionnaires pour établir des normes, si personne ne les fait respecter ? C’est toujours le même refrain : deux poids deux mesures, version bitume. Pour les collectivités, la règle devient l’exception ; pour les automobilistes, la casse est la norme.
Bien sûr, on nous promet que les nouveaux ralentisseurs, eux, devront être aux normes… À condition de ne pas relire le décret de 1994 ! Quant aux victimes d’accidents ou de dégâts, on leur demandera encore des photos, des preuves, des témoignages, et ils se feront balader de service en service. Pendant ce temps, des millions d’euros sont engloutis dans des ouvrages à refaire ou à supprimer, mais qui paie ? Toujours les mêmes.
Question rhétorique, comme un coup de klaxon dans un tunnel, si un citoyen lambda construit une terrasse de 5 cm trop haute, il démolit tout, mais pour 400 000 ralentisseurs, c’est “circulez, y a rien à voir” !
Nota Bene :
En France, on ne compte plus les ralentisseurs non conformes. Mais ce qui choque le plus, c’est qu’on s’accommode toujours d’un peu plus de tolérance… pourvu que ce soit l’État qui déborde.
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