Donald Trump a une obsession : le prix à la pompe. Depuis le début de sa campagne, il martèlait qu’il fera baisser le prix du carburant pour “sauver le portefeuille de l’Américain moyen”. Et force est de constater qu’il obtient des résultats. Le baril de brut est passé sous les 60 dollars. Victoire ? Pas vraiment.

Pour faire chuter les prix, Trump a fait pression sur les pays de l’OPEP+ — notamment l’Arabie saoudite — afin qu’ils augmentent leur production. L’offre a explosé, les cours se sont effondrés. Sauf que voilà : le pétrole de schiste américain ne joue pas dans la même cour.

Le schiste, c’est coûteux à extraire, ça demande de l’investissement, de la technologie, et surtout un prix plancher autour de 70 à 75 dollars pour rester viable. En dessous, ce n’est plus rentable. Résultat : les producteurs indépendants arrêtent les forages, les entreprises licencient, et certains États comme le Texas ou le Dakota du Nord tirent la sonnette d’alarme.

Trump a-t-il oublié ses promesses de soutien à l’industrie énergétique américaine ? Ou a-t-il simplement sacrifié le schiste pour un coup politique à court terme ? Ce n’est pas la première fois qu’il manie la communication comme une torche dans une réserve de carburant.

Ce qui est certain, c’est qu’il ne pouvait pas ignorer l’effet d’un baril sous les 60 $. Alors, il a quoi comme plan B ? Réimposer des droits de douane sur le pétrole étranger ? Subventionner les producteurs US ? Laisser crever les petits pour ne sauver que les majors ?

Ce dilemme illustre un paradoxe plus large : vouloir des prix bas pour le consommateur, tout en protégeant une industrie qui dépend de prix élevés. À force de souffler le chaud et le froid, Trump se retrouve face à une équation insoluble : comment flatter le conducteur sans griller le producteur ?

Nota Bene

Promettre un pétrole bon marché tout en soutenant le schiste, c’est comme vouloir du champagne au prix de la limonade. À un moment, la bulle éclate.

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