Deux lumières députés. Assemblée Nationale

Deux semaines de pause pour deux lumières

Deux semaines d’exclusion temporaire. C’est la sanction tombée, hier, à l’unanimité contre deux députés, l’un ancien RN, l’autre de LFI. Le motif ? Avoir utilisé leur enveloppe parlementaire pour des dépenses disons… peu républicaines. L’un aurait réglé un abonnement sur un site de rencontres, l’autre aurait acheté, selon Mediapart, de la drogue (ce qu’il conteste). Chacun jugera de la gravité. Mais une chose est sûre : ces deux lumières éclairent notre démocratie d’un jour nouveau.

Il y a quelque chose de fascinant dans la constance avec laquelle les donneurs de leçons finissent la main dans le sac. Ces mêmes députés qui prêchaient la morale, la rigueur, la transparence, se retrouvent aujourd’hui à expliquer que « c’est une cabale », « une erreur de ligne comptable » ou « une instrumentalisation médiatique ». Le classique. La faute aux autres, jamais à soi.

On se souvient de Mme Le Pen exigeant en 2017 « des peines exemplaires contre les tricheurs de la République ». Et aujourd’hui ? Condamnée (en première instance) pour détournement de fonds publics à hauteur de plusieurs millions, sur plusieurs années, avec un système bien huilé d’emplois fictifs au Parlement européen. Elle fait appel, bien sûr. C’est le jeu. Mais l’exemplarité, où est-elle ?

Et que dire de Nicolas Sarkozy, qui répétait en boucle qu’un multirécidiviste devait être condamné « pour l’ensemble de son œuvre ». Lui qui aligne aujourd’hui plus de condamnations que de conférences rémunérées à Dubaï. À ce niveau, ce n’est plus une œuvre, c’est un catalogue.

Alors oui, deux semaines d’exclusion, ce n’est pas grand-chose. Ce n’est même pas une vraie punition, plutôt une pause café prolongée, aux frais du contribuable. Mais ça illustre à merveille ce double standard qui fatigue tout le monde : l’exigence de rigueur pour les autres, la mansuétude pour soi.

Et ce sont ces gens-là qui rédigent les lois, votent les budgets, décident de l’avenir. Deux semaines de pause, ce n’est pas assez. On aurait préféré une prise de conscience collective. Mais bon, faut pas rêver. Ce Parlement ne manque pas de sièges… ni de lumières.

Nota Bene

Lors d’une exclusion temporaire, la rémunération du député est réduite de 50 % pendant deux mois, mais il conserve son mandat et son statut. Une sanction symbolique… qui n’empêche pas les dérives à répétition.

À lire aussi : Notre billet d’hier sur le débat du permis senior

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