Conducteur souriant suivant son GPS sans regarder la route, illustrant avec humour notre dépendance à la technologie.

Le GPS nous a-t-il rendus bêtes ?

Il fut un temps pas si lointain où un trajet se préparait comme une expédition. On sortait la carte Michelin, on la pliait dans tous les sens, on griffonnait au stylo des noms de villes et des numéros de départementales. On se trompait, on tournait, on râlait… mais on apprenait. Aujourd’hui, tout ça, c’est terminé : une voix nous ordonne de tourner à gauche dans 300 mètres, et nous obéissons sans discuter.

Le GPS a fait de nous des automobilistes dociles, efficaces, mais un peu déconnectés. On ne regarde plus le paysage, on ne retient plus les routes. On suit une ligne bleue sur un écran comme des fourmis sur une trace invisible. Si un jour le signal tombe, on panique comme si on venait de perdre notre cerveau.

C’est un progrès, évidemment : plus d’erreurs, moins de disputes dans la voiture, plus besoin de copilote qui lit la carte à l’envers. Mais c’est aussi la fin d’un petit frisson : celui de se perdre, de retrouver sa route, de reconnaître un village ou un clocher au loin. Aujourd’hui, on roule sans savoir où l’on est, comme si le monde se résumait à “recalcul en cours”.

Et puis il y a cette étrange confiance aveugle dans la machine. Le GPS dit “tournez à droite”, et on tourne, même si c’est une impasse, même si la route n’existe plus. On ne réfléchit plus, on exécute. Comme si la technologie avait pris le volant de notre cerveau.

Le plus ironique, c’est que certains navigateurs nous félicitent quand on arrive : “Vous êtes arrivé à destination.” Merci, mais c’est surtout lui qui mérite les applaudissements. Nous, on s’est contentés de suivre.

Alors oui, le GPS nous facilite la vie, mais il nous a aussi un peu privés du plaisir de nous repérer, de comprendre la route, de deviner les directions. Et quand on y pense, c’est un petit morceau de liberté qu’on a troqué contre du confort. Tant que cela se limite au GPS, ce n’est pas bien grave. Mais n’est-on pas en train de faire exactement la même chose avec l’intelligence artificielle, en laissant les machines penser et chercher à notre place ?

Nota Bene :

Avant le GPS, il y avait toujours un copain qui disait “laisse, je connais un raccourci”. Parfois, c’était vrai. Parfois, non. Mais au moins, on participait tous à l’aventure.

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