Sarkozy bracelet électronique sur une cheville

Sarkozy libéré… de son bracelet : la République à deux vitesses ?

Il y a parfois des coïncidences qui en disent long. Nicolas Sarkozy vient d’être dispensé de son bracelet électronique, pourtant symbole de sa « peine » dans l’affaire dite des écoutes. Motif invoqué : son âge. 69 ans, ce serait trop vieux pour porter un boîtier à la cheville. Soit. Mais c’est à peu près le même âge qu’il avait lorsqu’on le lui a imposé…

Pendant ce temps-là, combien de jeunes de 20 ou 30 ans dorment sur une paillasse en cellule pour des vols de scooter ou des petits trafics ? Combien d’hommes, souvent issus des classes populaires, purgent leur peine loin de chez eux, sans aménagement, pour des délits bien moins graves que la corruption ou le trafic d’influence ? On nous parle d’égalité, mais il y a des jours où le mot semble indécent sur les frontons des mairies.

Et pourtant, Nicolas Sarkozy n’en est pas à sa première affaire. Certaines sont en appel, d’autres en attente de jugement, certaines ont abouti à des relaxes, certes, mais si l’on compte l’ensemble des procédures judiciaires dans lesquelles il est impliqué, on s’approche d’une quinzaine. Une sorte de série, dont il serait à la fois le héros et le producteur exécutif.

L’ironie, c’est que c’est lui-même, en 2007, qui déclarait au sujet des récidivistes :

« Quand un prévenu se présente pour la quinzième fois devant un tribunal, il faut bien à un moment donné qu’il soit condamné pour l’ensemble de son œuvre. »

Phrase restée célèbre. Le problème, c’est que si l’on suit sa logique, il vient lui-même de livrer son chef-d’œuvre. Mais malgré une peine de prison ferme, il n’aura pas fait un seul jour derrière les barreaux. Juste un bracelet, sa prison « portable ».

On pourrait en rire si ce n’était pas si grave. Car derrière cette affaire, c’est la crédibilité de notre justice qui vacille. Une justice qui donne parfois l’impression de ne pas juger les puissants comme les autres.

Alors non, ce n’est pas seulement une histoire de bracelet. C’est une histoire de symbole. Et ce symbole vient de se défaire. Comme un lien qu’on coupe.

Nota Bene

En 2007, Sarkozy prônait la fermeté absolue contre les multirécidivistes. En 2025, il devient la preuve que la fermeté est parfois très… sélective.

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