Emmanuel Macron

Macron et ses Premiers ministres : le cube dans le trou rond

Depuis la dissolution de juin 2024, Emmanuel Macron ressemble à un enfant devant un jeu de cubes : il s’acharne à vouloir faire entrer un cube dans un trou rond. Le problème, c’est qu’il n’a que des cubes sous la main… et la boîte, elle, ne changera plus de forme.

Avant, ce n’était déjà pas brillant, mais il s’en sortait. À coups de 49.3, de discipline de groupe et d’un Parlement éparpillé, il arrivait à faire passer ses réformes. Aujourd’hui, fini la manœuvre : l’Assemblée s’est divisée en trois blocs principaux, et dès qu’il tente d’imposer le sien, les deux autres se liguent pour le repousser. Le cube ne rentre plus dans le trou rond — tout simplement.

Les gouvernements Barnier, Bayrou et Lecornu sont tombés les uns après les autres, et le prochain — probablement à dominante socialiste — s’annonce déjà condamné. Pourquoi ? Parce que les socialistes et les écologistes, c’est à peine une centaine de députés. Pour gouverner, ils devraient s’allier aux macronistes (environ 120 sièges) et aux indecis perpétuels; et pour les socialistes la condition est claire : abroger ou suspendre la réforme des retraites.

Et c’est là que tout casse. Le Rassemblement national et alliés, fort de 150 députés, a déjà annoncé qu’il censurerait tout gouvernement issu de ce “jeu de dupes”. La France insoumise, elle, promet de faire tomber tout gouvernement comportant le moindre macroniste. Quant à LR et Horizons, ils menacent de censurer le premier exécutif qui toucherait aux retraites.

Bref, Macron cherche à résoudre la quadrature du cercle : il peut tourner son cube dans tous les sens, ça ne deviendra jamais un rond. Il peut changer de couleur, de texture, de nom ou de discours… le blocage est mathématique. Il a voulu dissoudre pour reprendre la main ; il a surtout dissous le peu de logique institutionnelle qui restait.

Le pire, c’est qu’il semble sincèrement croire qu’en “essayant encore un autre cube”, ça finira par passer. Comme si le problème n’était pas la forme du trou, mais la couleur de la pièce.

Et pendant qu’il s’obstine, le pays reste suspendu, sans cap ni majorité, dans une partie d’enfant devenue tragique : celle où plus rien ne rentre, et où tout finit par se casser.

Nota Bene:

En politique comme dans les jeux d’enfants, il faut parfois accepter de changer de règle. Macron, lui, s’obstine à recommencer la même partie, convaincu qu’un cube finira bien par devenir rond.

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