Foule dense à l'aéroport devant les écrans de départ, avec un panneau rouge "GRÈVE" en premier plan.

Grève des vacances : toujours le même chantage syndical ?

Chaque année, c’est le même feuilleton. À peine les valises prêtes et les congés validés que la menace tombe : préavis de grève. SNCF, contrôleurs aériens, agents portuaires… on dirait que tous se passent le mot pour transformer les vacances des Français en jeu de l’oie. Avec une case grève, deux cases retards, et parfois, un retour direct à la maison.

Ce mois de juillet 2025 n’y échappe pas. Les contrôleurs aériens ont décidé de bloquer les pistes en plein chassé-croisé estival. Cette fois, l’étincelle s’appelle “pointeuse biométrique”. Une nouveauté jugée intrusive, même si elle ne change rien pour les millions de Français qui badgent chaque matin sans faire les gros titres. Mais ce n’est pas tant le motif que le moment qui agace. Encore une grève lancée pile quand le pays tourne au ralenti… sauf pour les transports, évidemment.

Le parallèle avec la SNCF est frappant. Noël, Pâques, été, Toussaint : les grands départs semblent devenus des périodes à haut risque syndical. Et toujours avec le même objectif à peine voilé : faire pression sur la direction quand elle est au maximum de sa dépendance à ses agents, espérant tirer un accord en otage. Sauf que les otages, ce sont les passagers. Et ils sont 70 millions.

Ce vieux réflexe, hérité d’un autre siècle, finit par lasser. Les syndicats, dans leur logique de rapport de force, oublient que le public a changé. Moins syndiqué, plus mobile, souvent en télétravail, et surtout, plus sensible à l’idée de service rendu. Résultat : la colère ne monte pas vers les patrons, mais vers les grévistes eux-mêmes. Difficile, dans ce contexte, de ne pas voir un lien entre ces pratiques et la chute continue du taux de syndicalisation. Moins de 8 % des salariés aujourd’hui. Un chiffre qui fait mal… sauf aux voyageurs.

La grève est un droit. Mais le timing en est une responsabilité. Quand on veut défendre les travailleurs, mieux vaut éviter de perdre tout soutien en plombant le peu de plaisir que le reste du pays peut s’offrir. Sinon, à quoi bon ?

Nota Bene :

C’est un peu comme si les vacances devenaient chaque année un parcours d’obstacles… organisé par ceux censés nous aider à arriver à destination. Peut-on encore appeler ça du dialogue social quand tout le monde finit par crier ?

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