Paris sous le soleil

Quand la chaleur rend l’écologie kafkaïenne

À Paris, quand le mercure grimpe, la créativité réglementaire grimpe avec. Face à l’épisode caniculaire et aux pics de pollution qui l’accompagnent, la préfecture a sorti l’artillerie lourde… ou presque.

On connaît la chanson : baisse de la vitesse de 20 km/h sur les routes, circulation restreinte aux véhicules Crit’Air 0, 1 ou 2 dans Paris intra-périphérique… jusque-là, c’est classique. Mais ce qui fait lever un sourcil — ou deux —, ce sont les nouvelles interdictions “à la parisienne”. Oubliez les barbecues interdits comme à Lyon, ici on parle de “brûlage à l’air libre”. C’est plus chic, plus flou aussi. De quoi interdire à la fois les merguez au coin du balcon et peut-être même les cierges magiques du 14 juillet. Kafka, sors de ce ministère.

Mais la palme revient à deux mesures incomparables : l’interdiction de faire tourner les groupes électrogènes nécessaires à l’entretien du matériel (mais de quel matériel, au juste ?) et le report recommandé des travaux “émetteurs de composés organiques volatils”. Traduction : tu voulais repeindre ton volet en bleu lavande ou poser de la colle pour ton lino ? Attends que ça crame moins. Parce qu’il paraît que ta rénovation menace la planète plus qu’un embouteillage sur le périph un jour de grève.

Ce qui frappe, ce n’est pas tant la volonté d’agir — louable — que la gymnastique mentale exigée pour comprendre les priorités. Les particuliers doivent lever le pied sur la peinture, mais les grands chantiers urbains, eux, continuent de vrombir, poncer et pulvériser joyeusement. Deux poids, deux mesures ? Ou simplement une écologie qui, par excès de zèle ou peur du ridicule, finit par s’y vautrer ?

Faut-il rire ou pleurer ? À défaut de clim, on peut au moins s’éventer avec l’humour involontaire de certaines décisions. Et rêver, pourquoi pas, d’un été où l’écologie ne serait ni punitive, ni absconse, mais simplement… cohérente.

Nota Bene :

On peut interdire les barbecues, mais pas le bon sens.
À force de vouloir tout réglementer, on finit par suer de confusion plus que de chaleur.
Un jour, repeindre sa barrière sera peut-être un acte de résistance écologique.

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