Aston Martin DB5 et James Bond : le duo le plus mythique du cinéma
Depuis sa première apparition dans Goldfinger en 1964, l’Aston Martin DB5 James Bond est devenue une légende vivante. Ce n’est pas simplement une voiture élégante, ni même une GT performante : c’est une voiture de collection à part entière, un symbole de raffinement britannique et d’audace mécanique. Véritable personnage de cinéma, elle incarne à la fois le style et le flegme de l’agent 007. Plus de cinquante ans après ses débuts, elle continue de faire vibrer les fans du monde entier, traversant les époques avec une classe inégalée. Retour sur une alliance culte entre un espion britannique et la plus célèbre des Aston.
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Une entrée fracassante dans l’univers de 007
Lorsque Sean Connery apparaît au volant de la DB5 dans Goldfinger, le monde entier découvre une voiture qui va redéfinir l’image du héros d’action. Jusqu’ici, Bond roulait en Sunbeam Alpine, une voiture britannique sympathique mais sans éclat. L’Aston Martin, elle, incarne autre chose, le luxe, la performance, l’élégance… et le danger. On pourrait presque dire que cette DB5 respire le smoking et le martini sec.
La DB5 du film n’est pas une GT ordinaire. Préparée par le mythique Q, elle embarque une liste de gadgets devenus cultes :
- Mitrailleuses dissimulées derrière les clignotants,
- Plaques d’immatriculation rotatives,
- Siège passager éjectable,
- Boucliers pare-balles rétractables,
- Et même un diffuseur de fumée et de clous à l’arrière.
Cette débauche de technologie à l’époque complètement inédite transforme la voiture en symbole du fantasme masculin ultime : celui d’avoir une machine aussi belle qu’efficace, capable de séduire ou de fuir n’importe quelle situation.
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Une vraie GT avant d’être une star de cinéma
Lancée en 1963, l’Aston Martin DB5 est une évolution raffinée de la DB4. Elle conserve le moteur six cylindres en ligne de 4 litres, développant 282 chevaux, pour une vitesse de pointe d’environ 230 km/h. Des performances déjà très solides pour l’époque, surtout avec une boîte manuelle ZF à cinq rapports et un comportement routier équilibré.
Mais ce qui frappe surtout, c’est le design signé Carrozzeria Touring. Lignes fluides, ailes galbées, calandre distinctive, la DB5 impose un charme discret et racé. À l’intérieur, cuir Connolly, moquette épaisse, instrumentation Smiths… tout respire la noblesse artisanale britannique.
En dehors des studios, la voiture séduit une clientèle prestigieuse. Paul McCartney, Mick Jagger ou encore Robert Plant en posséderont une. Mais c’est grâce à Bond qu’elle entre dans l’histoire.
L’Aston Martin DB5 James Bond : bien plus qu’un accessoire
Ce qui rend l’Aston Martin DB5 James Bond aussi spéciale, c’est qu’elle n’est pas simplement un véhicule utilisé pour les besoins d’un film. Elle est revenue à l’écran à de nombreuses reprises, à travers plusieurs générations d’acteurs, renforçant son statut d’icône.
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Après Goldfinger, on la retrouve dans :
- Thunderball (1965),
- GoldenEye (1995), où elle fait son grand retour avec Pierce Brosnan,
- Casino Royale (2006), lors de la fameuse scène de poker,
- Skyfall (2012), dans un moment de pure nostalgie,
- Et No Time To Die (2021), où elle est de nouveau équipée de ses gadgets classiques, avec une scène d’ouverture explosive à Matera.
Cette récurrence fait d’elle la seule « co-star » véritablement permanente de la saga, bien plus constante que les acteurs, les James Bond Girls ou même M ou Q.
Des modèles qui valent une fortune
Les DB5 originales utilisées dans les films sont aujourd’hui des pièces de collection absolument hors normes. L’une des plus célèbres, équipée des gadgets originaux de Goldfinger, a été vendue aux enchères en 2010 pour plus de 4 millions de dollars
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Aston Martin, bien consciente de la valeur émotionnelle de ce modèle, a même relancé en 2020 une série ultra-limitée de DB5 « Continuations », construites à la main selon les spécifications exactes du film Goldfinger, gadgets compris (siège éjectable exclu, évidemment). Prix unitaire : environ 3 millions d’euros.
L’élégance britannique devenue universelle
Si la DB5 fonctionne aussi bien dans les films, c’est parce qu’elle incarne le style britannique dans ce qu’il a de plus raffiné mais aussi de plus ironique. Elle est chic sans être tape-à-l’œil. Puissante mais pas brutale. Et surtout, elle vieillit bien.
Dans Skyfall, lorsque Bond dévoile la DB5 cachée dans un garage secret, le public ressent une émotion presque nostalgique. C’est la voiture d’un autre temps, mais qui n’a jamais perdu de sa superbe.
Même les spectateurs qui ne s’intéressent pas particulièrement à l’automobile reconnaissent cette silhouette et ce son si particulier. C’est une figure pop-culturelle universelle, capable de parler à toutes les générations.
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Anecdotes à glisser dans les rétros
Elle a eu droit à son jouet culte, la DB5 miniature de Corgi Toys, sortie en 1965 avec gadgets fonctionnels, s’est vendue à plus de six millions d’exemplaires. C’est l’un des jouets les plus populaires de l’histoire au Royaume-Uni.
Elle ne devait pas apparaître au départ : dans les romans de Ian Fleming, Bond roule en Bentley. C’est l’équipe du film qui décide de faire appel à Aston Martin pour un look plus moderne. Pari gagnant.
La DB5 n’est pas toujours une vraie ! Dans certaines scènes d’action, notamment dans No Time To Die, ce sont des répliques très fidèles qui sont utilisées pour éviter de risquer les modèles originaux.
Une fin explosive pour une voiture immortelle
Dans No Time To Die, la DB5 vit l’une de ses scènes les plus intenses : embuscade, tirs de mitraillettes, gadgets relancés, virages serrés… et pourtant, elle s’en sort toujours avec panache. Tout comme Bond, en quelque sorte. Même lorsque la saga évolue, même lorsque les codes changent, elle reste fidèle à ce qu’elle est : un symbole d’élégance, de danger et de fidélité.
Pourquoi elle reste incontournable
L’Aston Martin DB5, c’est bien plus qu’une voiture de cinéma. Elle incarne une certaine idée du cinéma d’action à l’ancienne, où chaque élément compte, où le style n’est jamais sacrifié à la surenchère. Elle est à Bond ce que le chapeau est à Indiana Jones ou le sabre laser à Luke Skywalker.
C’est une machine qui traverse les générations sans rouiller, parce qu’elle ne repose pas sur les effets spéciaux ou la nostalgie, mais sur une combinaison parfaite de design, d’aura et de continuité.
Nota Bene :
Si certaines voitures passent à la postérité pour leurs performances, la DB5 l’a fait pour son charisme. C’est la preuve qu’une voiture peut devenir immortelle sans jamais avoir besoin d’un moteur V12 ou d’un chrono au Nürburgring.
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