Rue urbaine avec voitures garées des deux côtés et circulation dense en arrière-plan.

Stationner devient un sport de riches

Rouler coûte cher. On le sait, on l’a accepté — ou plutôt, on n’a pas le choix. Essence surtaxée, électricité qui grimpe à pas feutrés, péages toujours plus malins, radars embusqués… La route est devenue un véritable distributeur automatique inversé : on y met des pièces, mais c’est l’État qui encaisse.
Et puis vient l’étape suivante : on s’arrête. Pause. Calme. Le moteur se tait. On pourrait croire qu’enfin, le porte-monnaie respire. Erreur fatale.

Stationner est devenu une épreuve à part entière. Non pas physique — encore que, parfois, pour trouver une place libre, il faut tourner comme un vautour affamé — mais financière. Dans certaines villes, une heure de parking en surface frôle les 6 euros. C’est plus cher qu’un espresso en terrasse avec vue sur la mer. Et pour quoi ? Pour laisser ta voiture immobile. Muette. Inoffensive.

Le plus absurde, c’est qu’on te taxe quand tu roules, et on te taxe encore plus quand tu ne bouges plus. Une forme de racket moderne, permanent, sans pause café ni mot d’excuse. Comme un abonnement forcé à une punition.

Et ne parlons pas des abonnements résidents, souvent limités, parfois inaccessibles, toujours de plus en plus chers. Le comble ? Ce sont souvent les villes les plus mal desservies en transports qui pratiquent les tarifs les plus agressifs. T’as pas de tram, pas de bus, mais t’as une ardoise de stationnement qui ferait rougir un hôtel 5 étoiles.

Alors oui, on peut comprendre la volonté de réguler, d’éviter l’engorgement. Mais là, ce n’est plus de la régulation. C’est de la sélection sociale par le bitume. Tu veux vivre en ville et avoir une voiture ? Paye. Tu veux juste t’y arrêter dix minutes pour déposer ton gosse ou acheter du pain ? Encore raté, tu vas raquer.

À ce rythme, bientôt garer sa voiture sera aussi réservé que le golf ou la joaillerie. C’est un privilège. Et comme tout privilège, il se paie — comptant, à l’heure, sans merci.

Nota Bene :

Le stationnement, c’est le dernier endroit où on pensait respirer. Maintenant, même à l’arrêt, on se fait siphonner. La route ponctionne, l’immobilité assassine. Bravo les artistes.

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