Fin voitures thermiques 2035 : la France souffle le chaud et le froid
C’est une histoire qui ressemble à un numéro d’équilibriste, ou à ces sketchs où l’on sort un drapeau blanc pour aussitôt dégainer le rouge. Officiellement, la France est alignée sur la fameuse échéance, dès 2035, fini les ventes de voitures thermiques neuves. Cette promesse “zéro émission” devait incarner le grand tournant écologique européen, avec ses discours inspirés, ses ministres pleins d’assurance et ses industriels qui faisaient, il y a deux ans à peine, mine d’y croire.
Mais aujourd’hui ? On assiste à un curieux ballet politique. L’Allemagne freine des quatre fers, l’Italie râle à grands cris, les constructeurs redemandent du thermique, ou au moins un peu d’hybride rechargeable sous le manteau. Et la France ? La France souffle le chaud et le froid, à la façon d’un radiateur capricieux un matin de janvier.
Il y a quelques semaines, le gouvernement semblait ouvert à une réflexion sur un report ou, au minimum, à une adaptation des règles. Mais voilà qu’en début de semaine, changement de ton : “Pas question de remettre en cause l’objectif de 2035 !” s’exclament nos ministres. Enfin… sauf, peut-être, si on parle de quelques “assouplissements techniques”, de “flexibilités” à négocier, ou d’un “lissage” pour ne pas effrayer tout le monde d’un coup. Autrement dit, on s’engage, mais avec des patins à roulettes et un extincteur pas loin.
Qui décide vraiment ? On aimerait bien le savoir. Entre la ministre de la Transition écologique, celui de l’Industrie, de l’Économie et tous les hauts fonctionnaires qui planchent sur le dossier, on a l’impression qu’il y a plus de monde autour de la table que dans un conseil de famille un soir de loterie. Résultat, une communication pleine de nuances, d’atermoiements, et de “oui mais non, sauf si, peut-être, à voir”.
Dans le fond, est-ce que tout cela compte vraiment ? Les vrais arbitres, ce sont les clients, pas les cabinets ministériels. Sur les sept premiers mois de 2025, à peine 17 % de voitures neuves sont électriques en Europe. Convaincre tout le marché de basculer en dix ans, c’est possible sur le papier, mais dans la vraie vie ?
Bref, on débat, on communique, on menace ou on rassure, mais au final, la vraie révolution ne se décrète pas, elle s’achète. Les électrons, c’est bien, mais tant que les conducteurs ne suivent pas, il y aura toujours une petite odeur de sans-plomb qui flotte dans l’air des ministères.
Nota Bene :
On n’a sans doute pas fini d’assister à ces montagnes russes politiques sur la voiture thermique et l’électrique. Le vrai suspens, ce sera de savoir si les discours tiendront plus longtemps que les batteries.
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