Jésus était-il woke ?
Voilà une question qu’on n’oserait pas poser dans un dîner de famille. Et pourtant, elle mérite qu’on s’y attarde. Si Jésus revenait aujourd’hui, que penserait-on de lui ? Serait-il accueilli comme un guide spirituel… ou classé parmi les “wokistes”, ces figures que l’on accuse de prêcher l’inclusion, la compassion et l’égalité avec un peu trop d’insistance ?
Ce Jésus-là, tel qu’on nous le raconte, n’était pas franchement du côté des puissants. Il traînait avec les exclus, touchait les lépreux, défendait les prostituées, s’opposait aux marchands du temple et prônait l’amour inconditionnel, même envers ses ennemis. Aujourd’hui, on dirait de lui qu’il fricote un peu trop avec les marges, qu’il “victimise tout le monde”, qu’il “veut déconstruire” l’ordre établi.
Il aurait sans doute été banni des plateaux télé pour “moralisme naïf”. On l’accuserait de vouloir réécrire l’histoire, d’imposer sa vision douceâtre du monde, et peut-être même d’être anti-système. Un comble pour celui qu’on appelle encore le “Roi des rois”.
Mais ce serait oublier que son message n’était pas confortable. Il ne flattait ni l’égo, ni le pouvoir, ni l’ordre établi. Il prônait le renversement des logiques dominantes. Aujourd’hui, on le traiterait d’utopiste, de dangereux sentimental. Peut-être même aurait-il son compte suspendu pour “propos subversifs”. Qui sait ?
Alors non, Jésus n’était pas « woke » au sens médiatique, caricatural et galvaudé du terme. Mais si “woke” signifie éveillé, attentif aux injustices, du côté des opprimés et porteur d’un message d’amour universel… alors oui, la question mérite d’être posée.
Et peut-être que c’est justement ça qui dérange : qu’on puisse voir en lui, non pas une figure de l’ordre moral, mais un radical de la bonté.
Nota Bene
Entre inclusion, rupture avec le pouvoir et message d’amour, Jésus coche bien des cases modernes. Dans un monde où l’indignation est filtrée par algorithme, il aurait sans doute été signalé plus d’une fois.
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