Pemis senior participation aux élections par tranches d'âge

Permis senior : le débat que personne ne veut trancher

Il est là, il plane au-dessus de chaque commission parlementaire et de chaque table ronde sur la sécurité routière : le débat du permis de conduire pour les seniors. Faut-il instaurer une visite médicale obligatoire à partir d’un certain âge ? Faut-il encadrer la conduite des plus âgés, quitte à froisser ? Tout le monde sait que la question devra un jour être tranchée. Mais pour l’instant, tout le monde s’observe. Et personne ne veut allumer la mèche.

Car c’est un sujet hautement inflammable. Les conducteurs âgés ne sont pas les plus dangereux statistiquement, mais leur fragilité les rend plus exposés en cas d’accident. Certains ne conduisent plus que dans leur quartier, à faible allure, et connaissent la route par cœur. D’autres, au contraire, prennent encore l’autoroute avec autant d’assurance qu’à 40 ans. Alors comment fixer une règle qui s’appliquerait à tous, sans injustice ?

La vérité, c’est que personne ne veut être celui qui dira : « à partir de 75 ans, vous passez chez le médecin ou vous rendez votre permis. » Non seulement ce serait perçu comme brutal, mais ce serait aussi risqué électoralement. Car les plus de 65 ans votent — et ils votent massivement. Ils sont le cœur des urnes, les piliers du taux de participation, les irréductibles du suffrage.

Et le plus ironique dans l’affaire ? Ceux qui seraient chargés de voter une telle mesure sont souvent eux-mêmes concernés. Une bonne partie de nos députés et sénateurs ont dépassé les 60 ans. Certains approchent doucement des 70. On imagine mal une majorité parlementaire s’imposer à elle-même un retrait progressif du volant, même médicalement encadré.

Alors on continue d’en parler. Doucement. À mots couverts. Comme si cela allait passer tout seul. Comme si, un matin, la solution surgirait sans froisser personne. Mais elle ne viendra pas toute seule. Il faudra trancher. Et il faudra surtout du courage politique pour affronter un électorat aussi nombreux qu’expérimenté.

Nota Bene

Dans plusieurs pays européens, les contrôles médicaux à partir de 65 ou 70 ans sont la norme. En France, ce débat reste tabou. Mais chaque année, il se rapproche un peu plus du pare-brise.

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