Les voitures de Jean Todt : entre légende, passion et collection
Jean Todt n’a jamais été un simple dirigeant : il est l’un de ceux qui ont écrit l’histoire de l’automobile de leurs mains, casque vissé sur la tête puis oreillette à la main. De copilote à patron de Scuderia, puis président de la FIA, il a connu toutes les routes du sport automobile.
Et derrière la légende, se cache un homme de goût, un passionné discret, un collectionneur exigeant. Les voitures de Jean Todt reflètent parfaitement son parcours : de la poussière du Dakar aux circuits les plus mythiques, entre performance brute et élégance italienne.
Crédit photo:mecanicus peugeot 205 T16 au Dakar
Les débuts : Peugeot, rallye et voitures de cœur
Avant Ferrari et la FIA, il y a eu Peugeot. Dans les années 1970, Jean Todt débute comme copilote, aux côtés d’équipages redoutables. Il participe au Monte-Carlo, au Tour de Corse, à l’East African Safari. Puis, au tournant des années 1980, il prend la tête de Peugeot Talbot Sport.
Sous sa direction, la marque sochalienne s’impose en rallye avec la mythique Peugeot 205 T16. Compacte, brutale, efficace, la voiture incarne parfaitement la philosophie Todt, la précision avant tout. S’ensuivent les victoires en WRC et au Paris-Dakar, 205 T16, 405 T16, puis 905 au Mans. Ces voitures de course, parfois sauvages, forgent la réputation d’un homme méthodique et redoutablement efficace.
Crédit photo: artcurial Ferrari 456 GT
La passion Ferrari : du mythe au management
En 1993, Jean Todt rejoint Ferrari à la demande de Luca di Montezemolo. À Maranello, il reprend une Scuderia à la dérive et la reconstruit patiemment. Dix ans plus tard, la marque est redevenue intouchable, Schumacher, Barrichello, Brawn… la dream team Ferrari.
Mais Todt ne s’est pas contenté de diriger depuis les bureaux. Il roulait Ferrari, vivait Ferrari, pensait Ferrari. Parmi ses voitures personnelles, une Ferrari 456 GT bleue, offerte par Enzo Ferrari peu avant sa disparition, et une Ferrari 612 Scaglietti, souvent utilisée lors de ses années de présidence à la FIA. Pour Jean Todt, ces voitures ne sont pas des objets de luxe, ce sont des symboles d’excellence mécanique.
Les voitures de route préférées de Jean Todt
Hors des paddocks, Todt reste fidèle à un style sobre. Il affectionne les Mercedes Classe S, symbole de confort et d’efficacité, pour ses déplacements officiels. Mais on le croise aussi parfois au volant d’une Fiat 500 ancienne, clin d’œil à la Dolce Vita qu’il partage avec Michelle Yeoh.
Dans son garage figurent plusieurs voitures de cœur, une Peugeot 504 Coupé, souvenir de ses débuts français, une 205 GTI, qu’il considère comme l’une des voitures les plus vivantes jamais produites, et bien sûr quelques Ferrari classiques, qu’il garde plus pour leur âme que pour leur valeur. Ses goûts montrent un équilibre rare entre raison et passion : de la rigueur allemande à la fantaisie italienne.
Crédit photo: Ferrari Ferrari FXX
Jean Todt et Michelle Yeoh : un garage à deux mondes
Depuis 2004, Jean Todt partage la vie de l’actrice Michelle Yeoh, aussi passionnée de belles mécaniques que lui. Leur garage est à l’image du couple, éclectique. On y trouve une BMW i8 hybride, une Porsche Cayenne E-Hybrid, et quelques modèles électriques.
Yeoh, ambassadrice de l’ONU pour la sécurité routière, pousse Todt à s’intéresser à la mobilité durable. Cette coexistence entre la tradition Ferrari et l’avenir électrifié résume bien leur philosophie, on peut aimer la performance tout en préparant le futur. Le contraste entre la FXX et la BMW i8 dit tout du couple, deux trajectoires parallèles, unies par le même amour du mouvement.
Crédit photo: Ferrari Ferrari 599 Fiorano
Les symboles : Ferrari FXX, 599 GTB et la mémoire Schumacher
Certaines voitures dépassent la simple valeur sentimentale. Pour Jean Todt, la Ferrari FXX incarne le sommet de la technologie, un laboratoire roulant, conçu uniquement pour les circuits. C’est la voiture de la démesure maîtrisée, celle qui symbolise la transition entre mécanique et électronique. Vient ensuite la Ferrari 599 GTB Fiorano, probablement l’une de ses préférées, élégante, équilibrée, capable de tout faire.
Et puis, il y a celles qu’il conserve comme des reliques, plusieurs monoplaces et voitures personnelles de Michael Schumacher. Pour Todt, ces autos représentent des années de complicité et de triomphes. Chaque volant, chaque numéro de châssis raconte une histoire d’amitié et de respect.
Crédit photo: RM Sotheby’s Ferari F1 248 2006
Une philosophie : la voiture comme œuvre d’ingénierie
Jean Todt n’a jamais collectionné pour collectionner.
Il choisit ses voitures comme il dirigeait ses équipes, avec méthode.
Dans son garage, rien n’est laissé au hasard.
Les modèles ne sont pas les plus rares ni les plus extravagants, mais les plus justes, ceux qui incarnent l’excellence technique.
Pour Todt, une voiture est une œuvre d’ingénierie, un équilibre entre intelligence humaine et performance mécanique.
Il le dit souvent : « Une belle voiture n’est pas celle qui fait du bruit, c’est celle qui va loin ».
Sa vision rejoint celle des grands ingénieurs, un respect profond pour la machine, et pour ceux qui la conçoivent.
Conclusion
Des pistes poussiéreuses du Dakar aux circuits de Monza, Jean Todt a vécu mille vies au volant et en coulisse.
Ses voitures, qu’elles portent le lion de Peugeot ou le cheval cabré de Maranello, racontent une seule histoire, celle d’un homme qui a fait de la précision une philosophie.
Elles sont son miroir, entre puissance contenue, élégance mesurée et passion maîtrisée.
Le garage de Jean Todt, c’est un musée vivant, celui d’un homme qui a transformé la vitesse en héritage.
Nota Bene :
Les voitures de Jean Todt ne sont pas qu’une collection : elles forment le journal intime d’un demi-siècle de sport automobile.
De la 205 T16 à la Ferrari FXX, chacune raconte une victoire, une époque, une émotion.
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