Rangée de voitures neuves colorées alignées devant une concession moderne, sous un ciel bleu vif.

Même les promos n’y changent rien : les ventes s’effondrent

Il faudrait une sacrée dose de culot pour s’étonner de la chute des ventes de voitures neuves en mai 2025. Mois après mois, les chiffres s’effondrent, et ce cinquième repli consécutif n’est qu’un symptôme de plus dans une longue maladie. Pendant que les constructeurs dévoilent des modèles ambitieux, le public, lui, se contente de regarder — sans signer.

Pourquoi ? Parce que tout donne envie d’attendre. Les aides à l’achat ont été rabotées ou supprimées, les zones à faibles émissions annoncées puis suspendues, les règles changent aussi vite que les discours. Résultat : personne ne sait plus sur quel pied danser. Acheter une hybride ? Peut-être que demain elle sera pénalisée, ou interdite ici ou là. Miser sur l’électique ? Et si on nous explique bientôt que l’électricité va fortement augmenter ? Quant à l’essence, elle continue d’être désignée comme coupable.

Ce qui plombe le marché, ce n’est pas la voiture : c’est le cadre. Le flou réglementaire, les contradictions politiques, les signaux changeants. À force de réécrire les règles tous les trois mois, on finit par dissuader même les plus motivés. Les Français ne sont pas idiots : ils savent que signer pour un véhicule, c’est s’engager pour 3, 5 ou 10 ans. Qui aurait envie de le faire quand rien n’est clair ?

Le problème, c’est qu’on récolte aujourd’hui les fruits d’une médiocrité politique généralisée. Gouverner, ce n’est pas improviser. Ce n’est pas lancer une mesure un jour, la retirer le lendemain, et s’étonner que plus personne n’ait confiance. L’instabilité n’est pas un détail : elle est devenue un frein majeur à l’achat.

Et ce ne sont pas les promotions, les petites primes ou les campagnes de communication qui y changeront quelque chose. Quand les règles sont illisibles, l’attentisme devient rationnel. Et face à cette inertie, ce n’est pas l’offre qui manque — c’est la clarté.

Alors oui, les constructeurs « font le job », comme on dit : Renault relance une R5 électrique pleine de charme, Citroën tente le pari de l’ë-C3. Mais à quoi bon, si les politiques tournent en rond ? Ce ne sont pas les voitures qui sont en panne. Ce sont les décideurs.

Nota Bene :

Quand tout change sans cesse, ce n’est pas de prudence que les Français font preuve, mais de lucidité. On n’investit pas dans l’incertitude. Et c’est tout le marché qui finit par s’immobiliser.

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