Moins d’enfants en France : natalité en baisse, avenir flou
Je croyais que j’étais en dépressinon. En fait, je vivais juste en France.
Cette phrase, surgie de TikTok, résume mieux que bien des rapports sociologiques le climat du moment. Parce qu’au fond, qui s’étonne vraiment que la natalité s’effondre dans un pays où même le plaisir de vivre semble avoir rendu les armes ? Ce n’est pas qu’on ne veut plus d’enfants. C’est qu’on ne sait plus très bien dans quel monde les faire venir.
On pourrait parler de pouvoir d’achat, de crise du logement, de climat anxiogène. Mais ce serait presque trop facile. Le vrai sujet, c’est cette fatigue diffuse, cette impression que tout coûte — temps, argent, énergie — et que rien ne rapporte plus vraiment de joie durable. Une vie à l’équilibre instable, où l’on survit plus qu’on ne vit.
Faire un enfant, c’est un acte de confiance. Dans l’avenir, dans les autres, dans soi-même. Et cette confiance, en ce moment, vacille. Trop de tracas quotidiens, trop de stress, trop de politique-spectacle et pas assez de projets collectifs. Résultat : les rêves rapetissent, les familles aussi.
Certaines études évoquent une envie d’enfant « reportée ». D’autres y voient un changement durable. Peut-être ont-elles toutes raison. Peut-être que faire un enfant dans la France de 2025, c’est devenu un luxe que beaucoup ne peuvent — ou ne veulent — plus s’offrir.
La société semble désenchantée. Et dans une société désenchantée, les berceaux se vident. Ce n’est pas une tragédie, ni même forcément une mauvaise nouvelle. Mais c’est un signal. Fort. Un pays où l’on n’a plus envie de transmettre, c’est un pays qui doit sérieusement se demander ce qu’il a encore à offrir.
Alors non, ce n’est pas “la faute aux jeunes”, ni “aux féministes”, ni “aux réseaux sociaux”. C’est juste que le climat mental, lui aussi, est devenu irrespirable. Quand l’avenir paraît bouché, on n’ouvre pas de nouvelle page. On se replie, on se protège, on patiente. En attendant mieux.
Mais mieux, ça ne viendra pas tout seul. Ce sera à nous de le construire.
Nota Bene :
On dit que faire un enfant, c’est croire en demain. Mais encore faut-il qu’aujourd’hui donne envie d’y croire.
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