Radar automatique en bord de route, symbole du réflexe de freinage absurde des automobilistes français
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Pourquoi les gens freinent-ils quand ils croisent un radar, même à 70 ?

C’est une scène typiquement française. Une route bien droite, un panneau 70 clair comme de l’eau de roche, et au loin, un radar automatique qui brille au soleil. Tout est normal… jusqu’au moment où la voiture de devant pile. Pas un freinage franc, non, ce petit coup de pédale nerveux, ce sursaut collectif de culpabilité, même quand tout va bien.
Ce réflexe pavlovien, on le connaît tous. Il n’y a rien de rationnel à freiner quand on roule déjà à la bonne vitesse. Mais voilà, entre la peur du gendarme et la hantise du flash, la logique fond comme neige au soleil. Le radar, c’est l’œil de Moscou version bitume. On sait qu’il est là, on le reconnaît, on l’annonce même à ses amis… et pourtant, il déclenche une panique digne d’un contrôle fiscal.

Il faut dire que la France a bâti avec ses radars une relation d’amour-haine assez unique au monde. Nulle part ailleurs on ne recense autant de dispositifs automatiques par kilomètre. Résultat, la route est devenue un immense jeu de cache-cache. On signale les contrôles sur Waze, on ralentit quinze secondes, puis on ré-accélère comme si de rien n’était. Une chorégraphie nationale, réglée au millimètre par la peur du 81 km/h.
Et que dire de la technologie ? Plus elle s’améliore, plus elle stresse. On ne sait plus si le radar est “double face”, “discriminant”, ou “autonome” dans une boîte grise sur le bas-côté. On guette les flashs invisibles comme d’autres guettent les OVNI. La route devient une succession de micro-angoisses, entre deux panneaux 70 et trois coups de frein intempestifs.

Le comble, c’est que cette vigilance maladive finit par créer le danger qu’elle prétend éviter. Ces coups de frein en chaîne, ces ralentissements soudains, ces files qui s’étirent en accordéon, voilà la vraie insécurité. Le radar, censé pacifier la route, devient parfois un générateur de tensions.
Mais peut-être que ce réflexe cache autre chose. Un petit côté superstitieux, presque religieux. Freiner, c’est comme faire un signe de croix en passant devant une église, on ne sait pas si ça sert à quelque chose, mais “au cas où”. Un geste rassurant, collectif, presque tendre.

Alors, la prochaine fois que vous verrez un radar, gardez le pied léger et le sourire. Parce qu’au fond, le vrai problème n’est pas la machine. C’est cette peur très française de se faire attraper même quand on n’a rien fait. La preuve que sur nos routes, la psychologie reste plus forte que la mécanique.

Nota Bene :

Ce réflexe absurde de freinage illustre une peur bien française : celle du contrôle permanent. Entre Waze, radars mobiles et panique du flash, la route est devenue un terrain d’étude pour sociologues et humoristes.

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