Malus écologique 2026 : rétroactif sur les voitures d’occasion ?
Le malus écologique est devenu, au fil des années, l’un des points noirs de la fiscalité automobile. Jusqu’ici réservé aux voitures neuves, il pourrait désormais s’inviter dans le marché de l’occasion. Et c’est là que l’inquiétude monte : des véhicules exempts de malus à l’achat pourraient se voir taxés lors de leur revente. En 2026, deux volets sont à distinguer : d’un côté, une mesure déjà votée qui touche une poignée de véhicules ; de l’autre, un projet bien plus large, encore à l’étude, qui pourrait bouleverser le marché des voitures d’occasion. Voyons les faits.
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Le cas déjà voté pour 2026 : PMR et diplomatiques
Commençons par ce qui est officiel. Une mesure votée prévoit qu’à partir de 2026, deux catégories de véhicules jusqu’ici exonérées devront payer le malus écologique à la revente : les véhicules diplomatiques et ceux destinés aux personnes à mobilité réduite.
Concrètement, cela signifie qu’une voiture achetée neuve en exonération de malus par un diplomate ou une personne handicapée sera soumise au malus lors de sa revente en occasion. Autant le dire clairement : cela ne représente qu’une infime minorité du parc roulant. On peut même s’étonner que le législateur ait pris le temps d’inscrire une telle mesure au calendrier, tant son impact réel sera limité. Mais cette disposition est actée, et elle s’appliquera dès 2026.
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Crédit photo:auto.ici Evolution bonus écologique 2022 à 2025
Le projet d’un malus rétroactif sur le CO₂
Là où l’affaire devient sérieuse, c’est dans les réflexions en cours autour d’un malus rétroactif basé sur les émissions de CO₂. L’idée serait de recalculer le malus à la revente en fonction du barème en vigueur au moment de la transaction, et non plus en se basant sur l’année d’achat.
Un exemple concret vaut mieux qu’un long discours. En 2020, le seuil de déclenchement du malus était fixé à 138 g/km de CO₂. En 2025, il est tombé à 113 g/km. Prenons une voiture émettant 135 g/km : achetée en 2020, elle ne payait aucun malus. Mais si elle est revendue en 2026, elle pourrait se voir taxée selon le barème actuel, avec une décote de 10 % par année d’ancienneté. En clair, une taxe imprévisible qui viendrait peser sur des véhicules déjà en circulation.
Cette logique choque de nombreux automobilistes. Car comment accepter de payer une taxe qui n’existait pas au moment de l’achat ? Comme si l’État décidait soudainement de vous facturer rétroactivement une autoroute que vous aviez parcourue gratuitement cinq ans plus tôt…
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Le malus poids appliqué aux véhicules anciens
Autre volet en préparation : l’application du malus poids aux véhicules achetés avant son entrée en vigueur. Là encore, les chiffres donnent le vertige.
Prenons une voiture de 1 950 kg achetée neuve en 2020. À l’époque, aucune taxe ne s’appliquait : le malus poids n’existait pas. Mais si on applique le barème actuel par tranches, la note grimpe vite. Entre 1 600 et 1 799 kg, chaque kilo est facturé à un premier tarif, puis le prix augmente entre 1 800 et 1 899 kg, et encore davantage au-delà de 1 900 kg. Résultat : une voiture de 1 950 kg accumule déjà près de 4 475 € de malus poids en 2025.
Imaginons maintenant qu’elle soit revendue en 2026 : la règle prévoit une décote de 10 % par année d’ancienneté. Après cinq ans, le malus théorique serait donc réduit de moitié. Dans notre exemple, on tomberait à environ 2 240 € de taxe à la revente. Une somme lourde qui viendrait s’ajouter au prix de l’occasion et pourrait refroidir bien des acheteurs.
⚠️ Le piège des 70 kg
Attention, le calcul du malus poids ne se fait pas sur le poids à vide indiqué sur la carte grise, mais sur le poids en ordre de marche. Cela correspond au poids à vide + 70 kg, censés représenter le carburant et les liquides. Résultat : beaucoup de modèles annoncés sous une tranche basculent en réalité au-dessus. Un SUV affiché à 1 950 kg à vide passe ainsi à 2 020 kg en ordre de marche, ce qui augmente immédiatement la facture d’environ 1500€ selon le barème.
Crédit photo:wikipedia Cadillas Escalade Poids à vide 2611kg malus poids de:…….25300€ !!!!!!
Une mesure encore floue mais inquiétante
Il faut être clair : pour l’instant, ces projets sont à l’étude. Ils ne sont pas votés, et l’instabilité politique actuelle ne facilite pas leur avancement. Mais le simple fait que cette hypothèse soit sérieusement envisagée suffit à semer l’inquiétude.
Les professionnels du secteur alertent déjà : si le malus devient rétroactif, le marché de l’occasion pourrait s’effondrer pour certains segments. Qui voudra acheter un véhicule en sachant qu’il traîne une bombe fiscale à retardement ? Et comment les vendeurs pourront-ils estimer une valeur de reprise cohérente ?
Comme un nuage qui s’assombrit à l’horizon, cette incertitude pèse sur un marché déjà fragilisé par l’inflation, la hausse des carburants et les restrictions ZFE.
Crédit photo:BMW modèle M4 csl
Que nous préparent-ils pour 2027 ?
Si un malus rétroactif devient réalité en 2026, quelle sera la prochaine étape ? Augmenter encore les barèmes ? Élargir les critères aux normes Euro, à la pollution réelle ou à d’autres paramètres ?
La crainte est simple : une fiscalité instable tue la confiance. Les automobilistes qui investissent dans une voiture d’occasion veulent de la visibilité. Or, si les règles changent tous les deux ans et s’appliquent rétroactivement, comment prévoir un budget ou une revente ?
La question rhétorique s’impose : jusqu’où ira le malus ?
Conclusion
En résumé, le malus écologique 2026 comporte deux volets bien distincts. Le premier, déjà voté, ne concernera que les véhicules diplomatiques et ceux destinés aux personnes handicapées, une mesure anecdotique. Le second, en revanche, pourrait bouleverser tout le marché des voitures d’occasion : malus rétroactif sur le CO₂, malus poids sur des véhicules achetés avant la loi… un cocktail explosif.
Si ces projets se concrétisent, la cote des véhicules récents pourrait s’effondrer et de nombreux acheteurs se détourner du marché. Une certitude : la fiscalité automobile n’a pas fini de réserver des surprises.
Nota Bene :
On oublie souvent que le premier malus écologique, instauré en 2008, ne touchait qu’une minorité de modèles. Aujourd’hui, l’idée de l’appliquer rétroactivement à des milliers de voitures d’occasion montre à quel point les règles du jeu ont changé.
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Que ce passe t’il si il y a eu d’autres propriétaire entre temps ?
Bonjour, je suppose que c’est le premier qui l’achetera après que la loi soit votée et appliquée, qui va prendre. Cela dit, vu la façon dont ça se passe en ce moment à l’assemblée, on va peut être pas le voir tout de suite leur nouveau malus sur l’occasion.